Mon coup de coeur musical de 2013 est définitivement Jake Bugg, ce jeune (19 ou 20 ans, de tête) Anglais aux paupières lourdes et à la voix éraillée. J'aime énormément le son un peu retro de sa musique, il faut dire qu'il a de sacrément bonnes influences, ce garçon. Etonnamment, c'est très rafraîchissant au milieu de toute cette pop' et électro (que je ne dénigre pas, attention). Bref, coup de foudre pour sa musique. Ce 24 novembre 2013 je me suis donc retrouvée à Cologne (il ne restait plus que des places assises à Bruxelles, or je préfère de loin la fosse) pour assister au concert.
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Je suis arrivée une heure avant l'ouverture des portes au Live Music Hall, une petite salle d'environ 2500 personnes. Comme je ne voulais pas m'encombrer d'une veste, j'avais un débardeur, un gilet et un petit foulard. J'aurais pu passer le temps en sympathisant avec les gens dans la file, j'ai quelques notions d'allemand, mais impossible de comprendre un traître mot (on va mettre ça sur le compte de l'accent et pas de mes compétences déplorables). Je m'apprêtais donc à passer une heure debout à me les geler et me demander si les gens parlaient sur mon dos (je ne suis pas parano, merci de vous en inquiéter). Heureusement, deux fans sont arrivés avec des guitares et nous ont divertis avec quelques chansons de Bugg… avant qu'une femme arrose la file avec sa douche en leur disant de la fermer et appelle la sécu. Si cette dame me lit, merci de m'avoir divertie, danke schön fraulein ! Je vous l'avais dit que mon niveau d'allemand était super élevé.
Une fois rentrée, je me suis gentiment trouvé une place au second rang. Je n'ai pas eu l'impression que le sol de la salle était incliné, j'étais donc soulagée d'être aussi près. Du haut de mon mètre soixante, je n'aurais sans doute rien vu si j'avais été au fond de la salle. Au bout d'une heure, le groupe HoneyHoney a assuré la première partie. Le duo américain était motivé, motivant… et j'étais complètement fascinée par le violon électrique (depuis que j'ai vu Raise your voice, en fait… admirez encore une fois mes références hautement intellectuelles).
Après ça, petit bémol puisque les techniciens ont passé des plombes à refaire toutes les balances et mettre le matériel en place. Toute l'énergie que HoneyHoney avait pu transmettre au public et l'ambiance dans la fosse avait eu le temps de retomber comme un gros soufflé raté.
Et finalement, il est arrivé. There's a beast and we all feed it a tout de suite regonflé tout le monde à bloc, ça chante, ça danse, c'est ce qu'on attendait depuis des heures. Puis les chansons s'enchaînent, alternant les riffs énergiques (What doesn't kill you) et les ballades (ballad of Mr Jones, Country Song). Les interprétations sont géniales, certaines sont meilleures en live que sur le CD… on m'a dit que c'était comme ça qu'on reconnaissait un bon musicien. Je crois qu'il y a du vrai.
Au bout de chacune, Jake lance un petit « thank you ». Faut dire que c'est pas un grand communicateur, et que le show, il est dans les chansons, pas dans l'enrobage. Très différent de Green Day, par exemple, qui sont des bêtes de scènes. Mais, pour moi, les deux se valent, c'est simplement différent. Ici, l'ambiance était plus intimiste, on se sent comme privilégié. Et je trouve presque touchant le fait que Jake sombre dans un quasi mutisme quand il s'arrête de chanter. Cette apparente timidité à côté de la sincérité de sa musique et ses paroles a quelque chose d'interpelant. Réalité du personnage ou stratégie, au fond je ne veux pas savoir (laissez-moi mes illusions, merde) mais ça marche.
Au bout de 17 titres, Jake disparaît dans les coulisses. Et il revient, réclamé par son public, pour Broken (raz-de-marée d'émotions), My My Hey Hey (une reprise) et Lightning Bolt. La setlist complète est ici. Je me suis jetée dans la foule qui essayait d'en récupérer une à la fin, mais j'aurais sans doute dû tuer pour en attraper une. Je vais penser à me procurer un taser pour mon prochain concert. Du coup, pour avoir un souvenir, je me suis acheté un mug (Bugg - mug, vous comprenez ? C'est nul ? Ok. En même temps, j'ai jamais dit que j'étais drôle)
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